CHOISIS Jean-Philippe

De 1984 à 2006, mes travaux ont porté sur l’analyse de la diversité des systèmes d’élevage (approches de diagnostic, typologies de systèmes, modélisation technico-économique) dans des milieux à fortes contraintes en climat tropical, méditerranéen et tempéré (Mexique, Corse, La Réunion). Mon affectation au LRDE, en Corse, en 1990, marque également mon engagement dans des démarches de Recherche-Action et d’accompagnement de collectifs d’éleveurs (notamment sur la gestion de la brebis de race Corse). Sur cette période, mes travaux s’inscrivaient dans une perspective de développement durable, c’est-à-dire d’accompagnement des éleveurs et de leurs collectifs sur la voie d’une ‘intensification soutenable’ combinant changement des pratiques et mobilisation des ressources locales de ces milieux contraints.

L’agroécologie est devenue, pour moi, un nouveau cadre conceptuel, à partir de mon affectation à l’UMR Dynafor, en 2007. Dans une approche interdisciplinaire combinant l’agronomie, l’écologie, la modélisation et les sciences sociales, les pratiques agricoles et le paysage sont évalués au regard de leur double performance : productive et environnementale (effet sur la biodiversité). Ce changement de paradigme m’a conduit à collaborer avec l’UMR Agir (AGroécologie - innovations – TeRritoires), en participant à des travaux conduits à 2 échelles : i) l’exploitation agricole, avec l’évaluation multicritère des performances agroécologiques associées à différents systèmes d’élevage (e.g Thénard et al, 2021) et ii) le développement de méthodes et outils pour aider les acteurs locaux à concevoir la transition agroécologique de leur territoire (https://www6.inrae.fr/tatabox/).

Affecté à l’UMR SELMET depuis 2018 et basé à La Réunion, je travaille sur les interactions culture-élevage aux échelles exploitation et territoire, dans le prolongement de mes travaux antérieurs. J’ai d’abord été associé au projet multi-partenarial GABIR qui a mobilisé des acteurs de la RFD et décideurs politiques. Ce projet visait à renforcer l’inclusion du secteur agricole dans l’économie circulaire de l’île par une approche territoriale de la gestion des biomasses valorisables en agriculture (https://www.mvad-reunion.org/focus/projet-gabir/). Je coordonne 2 projets qui s’inscrivent dans son prolongement et se termineront en 2023. Le projet CONVER qui vise, d’une part, à construire un scénario de transition agroécologique avec les acteurs de la commune de St Joseph et, d’autre part, à expérimenter, avec les éleveurs et maraichers des process de transformation et de valorisation de déchets verts et d’effluents d’élevage par compostage pour réduire la dépendance aux engrais minéraux. Le projet SelbioDOM dont l’objectif est de déterminer les voies de développement de l’élevage biologique dans les DROM. Nous posons l’hypothèse que l’intégration culture-élevage constitue un levier permettant de réduire la dépendance des systèmes vis à-vis des intrants exogènes (https://www6.inrae.fr/metabio/Nos-actions/Projets-exploratoires/SELBIODOM).

Je coordonne, par ailleurs, avec l’Idele et l’ACTA, le RMT SPICEE (https://idele.fr/spicee/) dont je coanime l’axe A (Caractériser et évaluer la plus-value du déploiement d’une économie circulaire entre filières animales et végétales à l’échelle des territoires)